Proposition de loi sur les moniteurs de ski adoptée à l'unanimité
Joël Giraud s’est réjoui du très large consensus qui a entouré hier la discussion autour de la proposition de loi sur la réduction d’activité des moniteurs de ski ayant atteint l’âge de la retraite. De nombreux élus de la montagne, de toute couleur politique, ont salué le travail opiniâtre et pertinent de Frédérique Massat, députée de l’Ariège, à l’initiative de ce texte et de Marie-Noëlle Battistel, députée de l’Isère, qui avait été nommée rapporteure.
Le député des Hautes-Alpes a pu redire l’importance de ce texte qui répond à une question essentielle : comment favoriser l’insertion des jeunes dans une activité professionnelle qui est une des cartes de la palette de l’emploi pluriactif prégnant dans nos régions de montagne ?
« S’il n’y a pas de chômage chez les moniteurs de ski, ce n’est pas du à la taille des flocons qui tombent du ciel… C’est le résultat d’une organisation interne spécifique et innovante» a rappelé le député des Hautes-Alpes. Le syndicat des moniteurs de ski a cherché à mettre en œuvre une réduction d’activité des moniteurs les plus âgés pour permettre aux plus jeunes d’entrer dans les écoles de ski. La dernière mouture de ces dispositions, le Pacte intergénérationnel ayant connu des aléas juridiques, les parlementaires ont souhaité consolider le cadre législatif de ces mesures de bon sens. "L'intégration des jeunes moniteurs diplômés au sein des ESF est un objectif légitime" avait d’ailleurs souligné la Cour d’appel du Tribunal de Grande Instance de Grenoble donnant raison au syndicat des moniteurs et au Pacte générationnel.
En rédigeant ce texte, les élus de la montagne se sont attachés à sécuriser la mise en place de ce dispositif en y inscrivant des mesures plus favorables aux moniteurs ayant atteint l’âge de la retraite, que celles prévues par le Pacte générationnel initial.
Joël Giraud a rappelé ces garanties : « Entre soixante-deux et soixante-cinq ans, la réduction ne pourra dépasser 30 % du volume d’activité auquel le moniteur aurait pu prétendre. Entre soixante-cinq et soixante-sept ans, cette réduction pourra atteindre 50 %. Enfin, c’est seulement après soixante-sept ans que les moniteurs passeront au statut de simple « renfort » en périodes de vacances scolaires. De surcroît ces moniteurs garderont la liberté d'exercer en dehors des ESF avec leur propre clientèle. Une clientèle souvent constituées grâce à leur travail pour les ESF. Un avantage que les jeunes moniteurs n'ont pas. » La proposition de loi stipule également que cette réduction d’activité progressive doit se faire au bénéfice des jeunes de moins de 30 ans afin que l’objectif premier du texte ne puisse être détourné.
Ce texte n’a pas un caractère obligatoire, il appartiendra aux écoles de ski de décider de mettre en œuvre ces dispositions ou non, en fonction de leurs problématiques réelles et non fantasmées. « Certaines écoles de ski dans des petites stations à l’enneigement aléatoire au volume d’activité très réduit ne connaissent pas ces risques d’ « embouteillage aux portes de l’école » a rappelé Joël Giraud. « Les moniteurs de ski et le ski français ont une belle histoire, Emile Allais, premier moniteur de ski et premier médaillé olympique n’est plus là pour la raconter. C’est donc aux jeunes générations de continuer à écrire cette histoire sur les pages blanches de la montagne avec la complicité des anciennes générations qui connaissent bien le sens de l’expression passer le flambeau ».
Après une discussion très consensuelle qui a révélé l’équilibre atteint par ce texte, les députés ont adopté à l’unanimité cette proposition de loi importante pour les territoires de montagne dont l’économie repose avant tout sur le tourisme et dont les moniteurs de ski sont avec guides de hautes montagne, les accompagnateurs en montagne… des ambassadeurs privilégiés. Pour Joël Giraud, président de la commission permanente du Conseil National de la Montagne « sans eux pas de découverte, pas d’apprentissage possible. Ils permettent aux touristes de nouer des liens forts avec la montagne qu’elle soit enneigée ou estivale. Tous ces métiers de passion sont des métiers d’avenir ».
Pour visionner l’intervention en séance du mardi 21 janvier de Joël Giraud :
http://www.youtube.com/watch?v=xKLjD3N9j2U&feature=youtu.be
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