Montgenèvre a saisi la Commission UTN

Modifié le 
3 mai 2010
Par
Constin

 pour autoriser son projet d’aménagement du vallon des Baisses et du Mont Chaberton......

 

L’association SOS-Environnement, agréée au titre de la protection de la nature, tient à vous faire part de son opposition à ce projet pour les raisons suivantes :
  • Sur la forme, il est inconcevable de présenter un projet qui va engager la Communauté de communes du Briançonnais pour de nombreuses années, avant même l’élaboration de son Schéma de Cohérence Territoriale imposé par la loi SRU du 13 décembre 2000.
Le SCOT doit fixer les orientations fondamentales de l’organisation du territoire afin de préserver un équilibre entre zones touristiques et naturelles. Or ce projet, en accroissant le domaine skiable de la moitié, va fortement déséquilibrer l’équilibre actuel, non seulement sur la commune de Montgenèvre mais aussi sur celle de Névache dont le secteur des Acles deviendrait accessible par gravité.
 
Le SCOT doit aussi fixer le cadre du développement économique de la Communauté de communes du Briançonnais(Code de l’urbanisme, art L122-1). Dans un contexte de stagnation, voire de régression, de la fréquentation des stations de ski, le but avoué de ce projet est « d’attirer une clientèle plus sportive », clientèle surtout italienne qui serait captée aux dépens de Serre-Chevalier et La Grave, situées sur le même territoire communautaire.
            Il est donc impératif d’attendre l’élaboration du SCOT de la CCB pour y intégrer
            éventuellement cet équipement lourd.
  • Les promoteurs de ce projet espèrent une progression de la fréquentation de la station de ski. C’est sans compter sur la crise économique que nombre d’experts économiques annoncent durable, si ce n’est amplifiée. La France possède déjà le plus grand domaine skiable au monde et pourtant la fréquentation n’est pas supérieure à celle de l’Autriche. Comment rentabiliser un investissement de 23,5 M€ HT ?
  • L’équipement d’espaces jusqu’alors protégés va affecter la fréquentation hivernale de pratiquants du ski de randonnée et de raquettes. Les promeneurs et randonneurs d’été, nombreux sur cet itinéraire du plus important sentier de grande randonnée européen, le GR5 se détourneront de cet espace artificialisé. Quant aux amateurs du patrimoine militaire historique, on peut douter que ce site majeur dénaturé continue de les attirer. Ce que l’on gagne d’un côté, on le perd de l’autre.
  • Les atteintes à l’environnement seraient très importants :
La surfréquentation hivernale donnerait un coup fatal à la faune (chamois, lagopèdes, bartavelles, lièvre variable …), fragile en hiver, y compris sur des secteurs épargnés jusqu’à présent comme celui des Acles. Rappelons que ce secteur est inclus dans une zone Natura 2000 et que la vallée de la Clarée fait l’objet d’une Opération Grand Site.
Le secteur concerné par les travaux est la dernière zonz de repli des lagopèdes de tout le secteur.
Les terrassements détruiraient les espèces florales naturelles et le réengazonnement hypothétique serait une nouvelle atteinte à la biodiversité.
Le projet prévoit l’ouverture de routes pour la circulation des véhicules de secours et de service. De même l’ouverture du vallon des Acles par gravité entraînera la création de navettes de reprise à Plampinet. Ces nouvelles circulations engendreront une nouvelle pollution motorisée.
L’enneigement artificiel serait un gaspillage d’eau. De plus la loi interdit le changement de bassin versant pour les pistes situées du côté italien.
A l’heure des économies d’une énergie de plus en plus chère, comment accepter une augmentation de plus de la moitié de la consommation électrique de la station aux dépens d’un nombre toujours croissant de personnes précaires ?
Le plus grave est la quantité énorme d’énergie nécessaire pour pomper l’eau de la Clarée
sur un dénivelé de 1700 m.
 
Nous sommes persuadés que votre autorité recevra favorablement nos arguments et que vous prendrez la décision de surseoir à l’autorisation de ce projet.
Veuillez agréer, Monsieur le préfet, l’expression de notre haute considération.
 
Pour SOS-Environnement en Haute Durance, le président, Joël PRUVOT
                           

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