La municipalité ne veut pas d’un « mini-Calais » à Briançon

Modifié le 
28 avril 2018
Par
Constin

Comme les signataires de la pétition qui circule actuellement sur Internet (https://www.change.org/p/la-r%C3%A9publique-des-escartons-libre-voulez-vous-d-un-mini-calais-a-briancon-non-alors-signez), la municipalité de Briançon ne souhaite pas que notre ville devienne un « mini-Calais » et œuvre depuis des mois pour éviter cela.

En raison de sa position géographique, le territoire briançonnais est confronté à une recrudescence d’arrivées de migrants venus d’Afrique via l’Italie. En effet, depuis le « verrouillage » de la frontière franco-italienne dans les Alpes-Maritimes, de plus en plus de candidats à l’exil tentent d’entrer sur le territoire français plus au nord par les cols.

L’accélération des flux migratoires par les cols du Montgenèvre et de l’Echelle à laquelle nous assistons depuis le printemps 2017 s’explique donc par un « effet de report ».   

Sachant que cette situation peut susciter des interrogations, voire des inquiétudes, il apparaît important de vous apporter les informations suivantes :

> Il n’y a jamais eu aucun campement à Briançon

L’unique lieu de premier secours humanitaire mis à disposition par la Communauté de Communes du Briançonnais depuis juillet 2017, afin de mettre à l’abri pour une nuit ou deux une vingtaine de personnes, est justement destiné à éviter que les migrants qui transitent par Briançon ne soient amenés à dormir dans la rue ou à s’installer dans des lieux publics comme la gare. Il ne s’agit en aucun cas d’un « point de fixation » qui inciterait d’autres à prendre le même chemin mais bien d’un point d’étape sur la route de la migration qui pousse ces milliers de personnes vers les métropoles ou la Grande-Bretagne.

> Il n’y a jamais eu à Briançon d’incidents ou de faits délictueux imputables aux migrants

Les seuls incidents recensés à ce jour ont été perpétrés par des manifestants suite au rassemblement des identitaires le week-end dernier au col de l’Echelle. La municipalité dénonce l’attitude de tous ceux, militants d’ultra droite et d’ultra gauche, qui utilisent le drame des migrants uniquement à des fins politiques. Elle rend au contraire hommage à tous ceux qui font valoir leurs revendications légitimes de manière pacifique et qui ne répondent pas par la provocation aux tensions actuelles.

> Tout est mis en œuvre par les élus pour éviter un phénomène de concentration de migrants qui pourrait entraîner un rejet de la part de la population locale et contribuer à ternir l’image de Briançon. Nous n’avons de cesse de répéter que Briançon, ville-centre, ne peut pas supporter seule la charge de cet accueil qui doit être équitablement réparti géographiquement.

Face à ce drame humanitaire, la municipalité a toujours tenu une position humaniste et responsable afin d’éviter que la situation ne devienne incontrôlable. La commune a fait preuve de fermeté pour mettre fin le plus rapidement possible à l’occupation illégale de l’ancienne école du Prorel qui a pu être libérée en 24h sans aucun incident. La commune a toujours refusé de mettre en place d’autres lieux d’hébergement d’urgence en plus du refuge solidaire.

> La municipalité n’a de cesse d’en appeler à l’Etat qui doit faire plus que reconnaître la gravité de la situation actuelle

L’Etat est en responsabilité pleine et entière sur la mise en œuvre de la politique migratoire et de l’accueil des migrants. En l’absence de réponse de l’Etat, les élus se retrouvent à gérer au quotidien une question qui s’impose à nous alors qu’elle ne devrait pas rentrer dans les prérogatives communales ou intercommunales.

> La municipalité en appelle aux instances européennes car la crise de l’accueil des exilés est avant tout une crise de l’Union Européenne
Elle met en lumière les lacunes du système européen d’immigration.

> La municipalité élabore des solutions concrètes avec ses voisins italiens pour parer au plus pressé

La question de l’accueil des migrants appelle des réponses communes entre l’Italie et la France. Le travail de dissuasion mené côté italien a ainsi permis d’éviter que les passages de migrants vers la France ne soient encore plus importants cet hiver. Les autorités italiennes et le Préfet de Turin accompagnent les communes de la vallée de Suse notamment en favorisant la répartition des réfugiés sur les différentes communes de sorte à faciliter l’intégration des personnes accueillies.

C’est pourquoi Gérard Fromm, maire de Briançon, a des échanges réguliers avec Francesco Avato, maire de Bardonecchia, et Paolo De Marchis, maire d’Oulx. Ils souhaitent unir leurs efforts afin de dégager des solutions concrètes à la crise migratoire qui s’impose à nous.

> L’imperméabilité des frontières est très difficile à assurer en montagne où les itinéraires sont multiples

Par conséquent, une régulation légale et contrôlée à la frontière ne suffira pas à enrayer le flux migratoire et n’empêchera pas certaines personnes de franchir la frontière par d’autres chemins. Pour preuve, malgré la présence de renforts policiers depuis les incidents inqualifiables du week-end dernier, plusieurs migrants ont néanmoins réussi à passer la frontière ces derniers jours.
Pour être efficace l’action de l’Etat doit être globale, cohérente et coordonnée des deux côtés de la frontière.

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