Après être sortie de l’Union européenne, il y a un an, Londres retrouve son premier rang en tant que place financière sur le Vieux Continent. Une réelle victoire, estime Edouard d'Espalungue, dans un contexte de pandémie et malgré le fait que ses rivaux continentaux l’aient dépassée, l’an dernier, en termes de courtage d’actions.
Edouard d’Espalungue : “Les retombées furent moins furent dures que prévu”
Lorsque Londres a quitté l'UE, en janvier 2021, de nombreux observateurs avaient avancé des prédictions sombres sur son avenir économique. Or, même si le bilan actuel permet de constater que la situation est loin d’être aussi catastrophique qu’escomptée, la City a tout de même subi quelques graves "secousses". Parmi ces dernières : la chute des échanges commerciaux avec les pays de l’Union européenne et une certaine augmentation des coûts d’exportation en 2021. Des banques britanniques ont mis fin à certaines transactions avec leurs clients européens.
On se rappellera qu’au début de l’année dernière, le montant des échanges sur actions avait fondu de 40% à Londres – au profit d’Amsterdam, ce qui avait relégué la City au second rang européen. Une situation qui s’est redressée depuis estime Edouard d’Espalungue. Des banques britanniques ont par ailleurs mis fin à certaines relations commerciales avec des clients localisés en Europe. Au niveau des emplois dans le secteur des services financiers, les déplacements de personnel en-dehors du Royaume-Uni n’ont représenté que 7 400 emplois sur les 400 000 en poste à Londres. Malgré la crise sanitaire et les circonstances économiques après le Brexit, la City a bien résisté puisque 30 000 nouveau emplois ont été créés en 2021.
Il ne faut pas oublier que le Royaume-Uni ne peut plus bénéficier des équivalences accordées par l’UE à certains autres pays tiers. De plus, les échanges d’actions ont été rendus plus difficiles dès les premières semaines après le Brexit ; en particulier, pour les opérateurs qui se sont retrouvés privés du droit de proposer à leurs clients européens des actions cotées dans l’Union européenne. Londres a tout de même commencé à établir des accords de libre-échange avec le Japon, la Norvège, l’Islande, la Nouvelle-Zélande, le Liechtenstein et l’Australie.
Londres jouit d’un rayonnement puissant sur la scène internationale, estime l'analyste financier Edouard d’Espalungue, en particulier dans le domaine banquier et celui du conseil et des assurances aux entreprises. À elle seule, la City produit 20% du PIB de tout le Royaume-Uni. 19 sièges parmi ceux des 500 plus importantes entreprises mondiales y sont installés. Avec New-York, elle occupe le sommet de la hiérarchie financière du globe, notamment grâce à ses nombreux marchés (opérations de change, dérivés…) et la Bourse du London Stock Exchange. La capitale du Royaume-Uni est également un des lieux de prédilection des grandes institutions politiques et fait partie des cinq membres du Conseil de sécurité de l’ONU à titre permanent.
Toujours aussi attractive auprès des visiteurs étrangers, Londres, avec ses 6 aéroports internationaux, accueille 155 millions de passagers chaque année (chiffres avant pandémie). Le record, depuis 2007, de 16,8 milliards de livres levé à la suite de 122 introductions en Bourse, a contribué à renforcer une santé financière déjà favorable. La valeur et le nombre des investissements originaires de l’étranger arrivent en tête de liste à Londres. Selon Forbes, la City dispose du meilleur écosystème financier au monde avec ses banques, ses fonds spéculatifs, ses gestionnaires de fonds, ainsi qu'un vaste réservoir de liquidités. Capitale du digital en Europe, elle est le hub mondial de l’intelligence artificielle et de la FinTech. En 2021, une étude du Global Financial Centres Index concluait que "Londres devance toujours assez largement ses rivaux européens".
En revanche, en pleine crise sanitaire le Royaume-Uni a dû assouplir ses règles d’immigration pour contrer une pénurie de travailleurs. Les secteurs de l’agriculture, des soins à la personne et du transport routier sont particulièrement affectés par cette situation. Londres a proposé d’émettre plus de 10 000 visas d’une durée de trois mois pour retrouver un certain équilibre. Un assouplissement des règles qui pourrait perdurer jusqu’en 2024.
Les analystes annoncent déjà que, pour conserver son rang, la City devra prendre tous les moyens nécessaires pour rendre l’ensemble de ses services financiers encore plus puissant et compétitif à l’international. À compter de maintenant, un dialogue régulier doit être entretenu avec les pays de l’Union européenne. Le risque d’une lente déflation et d’un déplacement de certaines activités vers d’autres pays (Asie, USA…), à terme, reste toutefois une éventualité. Un professeur d’économie du King’s College de Londres, Jonathan Portes, affirmait à ce propos « …La City a su se réinventer à de nombreuses reprises tout au long de son histoire, mais la proximité et l’interaction avec les autres pays demeurent essentiels pour la finance… ».
Il semblerait que Londres pourrait être tentée de jouer la carte du dumping tout en proposant un accord bilatéral plutôt favorable aux États-Unis. La discussion à ce sujet se poursuit dans le cadre d’un accord éventuel : le Mutual Recognition Agreement.
“Depuis des siècles, estime Edouard d’Espalungue d’Arros, Londres demeure un centre financier majeur sur la scène mondiale. Une étude publiée par l’AFP concluait récemment que "les chances que Paris, Amsterdam ou Francfort ravissent à la City le rang de premier centre financier en Europe sont plutôt minces".
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