A51, explication de la sortie de route

Modifié le 
28 janvier 2011
Par
Constin

 Hier soir, le ministère de l'Écologie, du développement durable et des transports, sous la férule de Nathalie Kosciusko-Morizet, a diffusé le schéma national des infrastructures ....

de transports (SNIT) qui sera soumis à consultation publique jusqu'à fin février. Ce document, issu du Grenelle de l'environnement, fixe les orientations des divers projets autoroutiers, ferroviaires, fluviaux et de déplacements urbains pour les 25 ans qui viennent. L'A51 vers Grenoble est donc absente des cartes... après 25 ans de pointillés. A La Saulce, c'est juste un panneau qu'il va falloir changer. Pour l'A51, ce n'est plus une fin provisoire, mais définitive*. Par ailleurs, beaucoup espéraient en l'inscription du tunnel ferroviaire sous le Montgenèvre (dont les études en vue d'un éventuel débat public viennent de commencer), mais il faudra également déchanter, le projet lui aussi n'est pas inscrit. Les tunneliers, attendus depuis 1907, ne se hisseront pas vers la cité Vauban.

 

Le SNIT, ce sont 100 milliards d'euros d'investissement prévus pour le ferroviaire et un "petit" 8 milliards pour de nouveaux projets routiers et autoroutiers. En période de restrictions budgétaires et après avoir annoncé, la veille, le Grand Paris Express pour 30 milliards, ces chiffres ne manqueront pas de donner quelques migraines aux têtes pensantes du ministère de l'économie. Dans cette large tranche napolitaine à payer, les finances hauts-alpines ne seront donc pas mises à contribution.

 

Pour l'A51, tracé complexe, rentabilité incertaine, impact écologique fort, et surtout atermoiements politiques variés et risibles, auront eu raison du projet. Depuis 3 ans, nombreux sont ceux qui clamaient haut et fort, depuis Paris, que cette liaison ne se ferait pas. Il faut croire que les oreilles politiques haut-alpines manquent d'écoute, ou tout simplement de poids, dans les arcanes d'un pouvoir encore jacobin. Ca fonctionne plus au sud car, de son côte, Provence-Alpes-Côte d'Azur se voit elle gratifiée du projet de LGV entre Marseille, Toulon et Nice (et même un prolongement vers l'Italie). Mais le coût affiché, 15 milliards d'euros, en constante augmentation, risque d'avoir raison du projet. A Marseille et chez RFF (gestionnaire du réseau ferroviaire) peu y croient encore.

 

A l'inverse, de l'autre côté des cols, en Rhône-Alpes, les projets déboulent (contournements ferroviaire et autoroutier de Lyon, LGV Lyon-Turin, LGV Rhin-Rhône, desserte du Chablais...) portés par un lobby économique et politique fort influent. Un lobby qui avait depuis longtemps abandonné l'A51 pour mettre toute son énergie sur des projets plus porteurs. La clairvoyance de leur choix a été clairement récompensée depuis hier soir.

 

L'A51 balbutiante depuis bien longtemps, le plan B d'une desserte de haut niveau pour les Hautes-Alpes devait être le tunnel ferroviaire sous le Montgenèvre, ce que le débat public de 2005 avait d'ailleurs révélé comme l'axe fort et viable du département et plus généralement de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Dans le sens de l'histoire et de l'écoulement de la Durance, tout simplement. Malheureusement, lui aussi est absent des cartes du ministère. Victime d'absence de soutiens majeurs, en concurrence possible avec un Lyon-Turin qui peine également à faire son trou, sa non inscription au SNIT est un obstacle de plus, d'autant que cela l'exclut de facto des projets européens.

 

Le SNIT va désormais être discuté, un petit mois, sur la place publique, Nathalie Kosciusko-Morizet souhaitant qu'il soit validé avant cet été. Des modifications ne sont pas a exclure, mais il serait étonnant qu'après deux non inscriptions au document, l'A51 soit repêchée. Pour le Montgenèvre, tout est jouable, il a l'expérience du temps pour lui... depuis plus de 100 ans.

 

TG

 

*un prolongement de l'A51 vers l'est de Gap via la vallée de l'Avance fait néanmoins partie intégrante du SNIT, mais ne présume en rien de la création d'une autoroute à 2x2 voies (20 km pour 150 millions d'euros). Par ailleurs, il est indiqué que "le projet s'accompagnera d'une importante modernisation de la RN85".

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